Traits physiques :
Cette orchidée peut atteindre 1 m 50 de haut et possèdent des feuilles alternées. Ses boutons floraux sont dressés, ses fruits sont renflés lorsqu’ils sont à maturité et peuvent mesurer 6 cm de long. Comme les autres espèces de cette famille, ses fleurs sont constituées de 3 sépales et 3 pétales et sont d’un blanc pur. L’un de ses pétales présentent une configuration spéciale : on l’appelle le « labelle » et il sert généralement à attirer les insectes. Sur Epidendrum revertianum, il est agrémenté d’une tâche jaune à sa base.

Ecologie :
C’est une orchidée terrestre considérée comme une espèce pionnière. C’est à dire qu’elle peut s’implanter sur un milieu peu développé comme les remblais, les bords de piste, les talus, ou encore les anciens glissements de terrains entre 40 et 700m. On la considère comme une plante lithophyte et plus rarement épiphyte (plante qui se développe respectivement sur les rochers et les arbres).
Ses fleurs ne semblent visitées que par quelques abeilles domestiques et solitaires, des papillons et plus rarement par des colibris. Étant hermaphrodite, il n’est pas impossible que l’orchidée s’autoféconde. Les fleurs fécondées forment ensuite des fruits qui encapsulent des millions de minuscules graines qui sont disséminées par le vent et ne peuvent germer qu’en présence d’un champignon mycorhizien, avec lequel elles forment une symbiose. Une graine met 3 à 4 ans avant de devenir adulte et pouvoir donner des fleurs.

Répartition
Endémique des Petites-Antilles (Guadeloupe, Martinique, Saint-Vincent).

Statut de conservation
Classée CR : en danger critique d’extinction par l’UICN.

Menace
Elle est principalement menacée par la disparition de son milieu : la gestion des bords de route par un gyrobroyage trop régulier et trop ras, la déforestation pour l’agriculture mais aussi les prélèvements abusifs des orchidophiles. Cette réduction de son habitat cause, entre autre, une diminution de la fertilité et du taux de germination des graines. Elle est également victime de prédation par des escargots, des limaces et par les fourmis maniocs (à la floraison notamment). Enfin, on observe une perte de diversité génétique due à de la consanguinité entre plants, c’est-à-dire des croisements entre des plantes issues des mêmes orchidées-parents, ce qui fragilise l’espèce.

Protection
La population s’étant fortement réduite depuis les années 1990, l’espèce est désormais protégée en Guadeloupe et fait l’objet d’une stratégie de conservation par Le CIRAD, l’AGO (Association Guadeloupéenne d’Orchidophilie) et le Parc national de la Guadeloupe. Ce projet, visant à reconstituer la population, se base sur la réintroduction de plants cultivés en serres, dans un milieu sauvage choisi.

? Le Saviez-vous ?
Son nom de genre vient du grec épi (sur) et dendron (arbre) et son nom d’espèce lui a probablement été donné en l’honneur d’E. Revert, un collectionneur d’orchidées antillais des années 1940.